Un peu plus sur moi… 

 

Comme la plupart d’entre vous j’ai envie de me sentir bien dans ma peau, d’être satisfaite de ce que j’accomplie, et surtout des relations que j’ai dans ma vie, dans une société qui va toujours plus vite, qui est de plus en plus plus automatisée et complexe.  

 

Mon souhait ici n’est pas de vous raconter ma vie de façon exhaustive par intérêt personnel, mais plutôt de vous partager certains constats que j’ai fait au cours des années et dans lesquelles vous pourriez vous reconnaitre.  Si oui, peut-être pourriez-vous aussi trouver intéressante cette approche simple et concrète d’expérimenter l’interaction et la connexion avec les chevaux en liberté afin de reprendre contact avec qui nous sommes au plus profond de nous, pour ensuite mettre en pratique des outils intuitifs qui se transposent naturellement dans nos relations interpersonnelles. 

 

Mon cheminement et ma découverte du mieux-être facilité par le cheval…

 

Lorsque j’étais adolescente, je m’émerveillais devant un coucher de soleil ou dans les bois, assise près d’un ruisseau au chalet de ma tante, ou devant le calme d’un lac au petit matin lorsqu’il reflète le paysage comme un miroir. Je pouvais exprimer ma créativité en chantant avec des amis, en dessinant, en dansant… Il y avait de la place et du temps dans ma journée pour prendre conscience de ce que je ressentais et de mes émotions.  

 

On m’avait enseigné que je devais suivre les normes établies de la société et faire mon petit bonhomme de chemin. Lorsque je suis entrée sur le marché du travail, il était donc normal que je vive la pression de la « vraie vie » sans me plaindre.  Etant une personne curieuse, plutôt fonceuse et passionnée, j’ai sauté à pied joints dans cette aventure qui fut bien remplie et m’a donné de précieux cadeaux humains.  

 

Les technologies qui font aujourd’hui partie de nos vies n’étaient pas chose courante à l’époque… J’utilisais le dactylo pour taper mes travaux d’école, on s’envoyait encore des lettres par la poste, on allait à la bibliothèque et on lisait les journaux pour en apprendre plus sur ce qui se passait dans le monde.  On échangeait aussi très souvent de vive voix ou en personne avec notre famille, nos amis et collègues.  En écrivant ces lignes on dirait que j’ai 150 ans ! Je parle comme ma grand-mère qui s’est éclairée à la chandelle, gardait ses aliments dans une glacière et a connu l’avènement de l’automobile, du téléphone et de la télé… Mais peu importe notre âge, nous sommes tous témoins d’avancées technologiques continuelles.  

 

Les moyens de communications technologiques ont bien des avantages, c’est certain.  Mais le piège est que ces moyens de communication n’utilisent que les mots… sans la présence.  Saviez-vous qu’il est reconnu que la composante verbale, i.e. qui utilise les mots, ne compte que pour seulement 10% de notre communication avec les autres ?  La communication non verbale compte donc pour l’autre 90%, ce qui n’est pas rien…  Notre comportement, nos intentions, nos émotions, sont des nuances essentielles si l’on veut transmettre une information complète lors de nos interactions avec les autres.  

 

À travers la complexité et la vitesse de notre société, ainsi que des responsabilités et taches variées qui s’accumulaient, le petit hamster dans ma tête trottait tout le temps et mes pensées prenaient toute la place.  Et bien que je me considère comme une personne sensible et authentique, celle que j’étais plus jeune a fini par être engloutie, bien subtilement, et j’ai cessé d’être consciente de mon corps et de ressentir mes émotions. Plusieurs approches en psychologie utilisent le terme du « moi authentique » pour référer à cette partie de nous qui est souvent ensevelie sous les expériences de notre vie. 

 

Au fur et à mesure que cette partie de moi s’éloignait, mon corps s’est mis à m’envoyer des signaux.  J’ai appris à vivre avec ces signaux… Je n’avais pas le temps et je ne devais pas trop penser à moi !  Notre corps est complexe et merveilleux (c’est pour cette raison que j’aime la biologie !).  Si on ne l’écoute pas, les signaux qu’il nous envoie s’amplifient pour attirer notre attention…  Pour moi, ce fut l’anxiété ainsi que des attaques de panique qui sont apparus quand j’avais 35 ans. Quelle défaite… Je n’étais pas la superwomen que je devais être ! 

 

J’ai cherché à comprendre.  Toutes les approches et lectures, bien qu’ayant apporté une certaine amélioration, ne changeaient pas cet état. Mais, surtout, elles ne me donnaient pas une clé concrète sur « comment » y arriver.

 

Pendant toutes ces années je suis restée une personne responsable, humaine et sensible, mais qui se trouvait de plus en plus étrangère à la société.  Je me sentais différente, voir même isolée, mais sans comprendre pourquoi. Ce n’est qu’à l’âge de 50 ans, lorsque j’ai réalisé un vieux rêve d’avoir un cheval, que j’ai enfin trouvé sans m’y attendre une clé concrète pour retrouver mon chemin vers cette partie enfouie de moi. Je ne suis pas du monde équestre et je voulais vivre mon amour des chevaux sans nécessairement monter sur leur dos… Je me suis donc intéressé au travail en liberté pendant lequel on interagit avec un cheval au sol et sans le restreindre, en créant un lien avec cet être vivant majestueux et sensible.

 

Pendant les 10 dernières années, j’ai eu l’occasion de suivre des cours de travail en liberté, d’apprendre à connaitre différentes approches et lu amplement sur le sujet.  Sans que ce soit mon intention première, je me suis aperçu que d’interagir et communiquer avec mon cheval Lou me permettait d’être dans le moment présent et de réapprendre à utiliser le langage non verbal.  Lou « m’enseignait » comment resssentir à nouveau les sensations de mon corps et mes émotions, comme lorsque j’étais plus jeune.  Je suis ensuite allé plus loin dans mes apprentissages en interagissant avec plusieurs autres chevaux, chacun ayant une personnalité unique.

 

En lisant sur le sujet, j’ai découvert que ce que l’on nomme « apprentissage expérientiel équin » existe en fait depuis les années 1960 et que plusieurs types d’approches furent développés. Au fil de mes recherches et lectures, j’ai découvert l’approche qui concrétisait le mieux ce que j’ai vécu avec Lou et mes autres chevaux, soit l’approche Eponaquest.  Cette approche me ressemble. J’ai fait ma formation d’instructeur car j’ai envie de partager cette expérience avec vous, en espérant que vous redécouvrirez aussi combien nous sommes des êtres de ressenti et de connexion les uns avec les autres, bien au-delà de nos pensées et des mots.

 

Est-ce que ces outils empêchent « la vie d’arriver » ?  Bien sûr que non !  Mais désormais, je n’oublie plus de m’accorder du pour prendre conscience des sensations physiques et des émotions que je ressens car elles sont porteuses de messages importants pour mon bien être.  Ces outils que j’ai développé grâce aux expériences vécues auprès des chevaux font maintenant partie de moi.  Ils me permettent de ne plus juste « réfléchir » lors d’une discussion, ou lors de diverses situations dans ma vie, mais aussi de « ressentir » l’effet de ces interactions et situations sur qui je suis. Les choses deviennent plus claires et évidentes plus rapidement, ce qui me guide dans mes décisions et mes choix afin de garder le cap sur mon bien être, et ainsi être présente pour les autres.  Finalement… il n’y a rien d’égoïste à prendre soin de soi…

 

Sylvie

 

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